Edito du 7 décembre 2021 : Recherche sur les abus sexuels dans l’Eglise en Suisse : ce que nous constatons et revendiquons

Les résultats de la recherche de la CIASE confirment l’ampleur du phénomène et la diversité des facteurs favorisant les abus sexuels dans l’Eglise, comme nous l’avions déjà relevé dans notre Mémoire SAPEC 2013-2014:  Mémoire SAPEC 2013-2014.

Voici en bref ce que nous constatons et revendiquons pour la recherche en Suisse. 

Nos constatations

  1. La définition du projet s’est faite dans un « entre-soi » du magistère de l’Eglise catholique, sans consultation des premières intéressées, les victimes. D’où le refus de nous inclure, ce qui est un non-sens. En sciences humaines, on reconnait aujourd’hui les principaux intéressés comme des actrices et acteurs incontournables dans l’élaboration des méthodes, du cadre et des contenus des recherches.
  2. Le projet de recherche se fera sans aucun-e expert-e issu du milieu académique de la Suisse latine.

Cette absence de chercheur-e-s de Romandie ou du Tessin invités à s’impliquer dans la recherche et le refus d’y associer les victimes qui réclament cette étude depuis plus de dix ans, est indigne et nous met en colère.

Nos revendications

  1. Face à l’ampleur du phénomène des abus sexuels commis au sein de l’Eglise catholique, nous demandons une recherche impliquant une diversité de spécialistes dans les champs de la psychologie, la psychiatrie, la sociologie, la criminologie, l’histoire, le droit, la théologie, etc. Si la CIASE en France a atteint le niveau d’excellence, c’est parce qu’elle a incité des chercheur-e-s de disciplines très différentes à travailler ensemble.
  2. Pour trouver les bonnes personnes, dynamiser et coordonner le travail des chercheur-es, nous demandons que cette commission soit présidée par une personnalité suisse d’envergure, une figure rassembleuse, de haute valeur morale.
  3. Nous demandons que des chercheur-es romand-es et tessinois-es participent à la recherche et que la sensibilité latine soit ainsi représentée.
  4. Nous demandons que la commission mise en place communique régulièrement par la publication du nom des chercheur-e-s et de leurs spécialités, les thèmes étudiés et les méthodes utilisées (se référer au travail de la CIASE).
  5. Nous demandons que cette commission aille à la rencontre des associations de victimes de Suisse latine et de Suisse alémanique, écoute, entende leurs paroles et les associe tout au long du travail des chercheur-e-s.

Jacques Nuoffer
Président du Groupe SAPEC

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